Historiquement, c’est le Réseau Téléphonique Commuté (RTC) qui a permis à la téléphonie d’exister. Pendant des décennies, le RTC a été incontournable mais a subi, depuis le début des années 90, la concurrence de la téléphonie sur IP (Internet Protocol). C’est le passage progressif et inéluctable de la téléphonie analogique à des solutions IP qui conduit aujourd’hui à la fin du RTC, dont la fermeture sera effective en France à partir de 2023.
RTC : de quoi s’agit-il ?
Bien avant le déploiement de la fibre optique, et avant l’avènement des technologies DSL (dont l’ADSL, et ses dérivés SDSL et vDSL), il y avait le réseau RTC. Exploitant historiquement un réseau de fils de cuivre, le réseau téléphonique commuté a été le socle de la téléphonie en France. Puis, au début des années 80, lorsque le Minitel a été inventé en posant les jalons de la télématique, ce sont les lignes analogiques qui ont permis les premiers échanges de données entre équipements.
La technologie RTC a donc été à la base de la téléphonie fixe d’abord, puis de la télématique. Puis le réseau téléphonique commuté a peu à peu cédé du terrain à mesure que les solutions téléphoniques IP se sont développées.
Le fonctionnement du RTC était d’ailleurs simple : pour mettre en relation téléphonique 2 abonnés, il fallait utiliser des commutateurs téléphoniques.
Si à l’origine, des opérateurs se chargeaient manuellement d’effectuer les commutations entre les interlocuteurs, des systèmes plus pratiques sont rapidement apparus : d’abord manuels, puis mécaniques, les commutateurs sont finalement devenus automatiques, et assuraient la liaison entre les téléphones fixes.
Ce que le RTC a apporté à la téléphonie fixe ?
Les entreprises ont massivement adopté les solutions de téléphonie IP. Pourtant, les lignes RTC sont encore très présentes dans de nombreux bâtiments, services ou infrastructures.
Les premiers concernés par la fin du RTC, ce sont les établissements recevant du public (également appelés ERP) : du cabinet dentaire, en passant par les points de vente, aux sièges sociaux des ETI et des grands comptes.
En effet, un arrêté du 25 juin 1980 définit les dispositions relatives à la sécurité dans les ERP : l’article 70 prévoit qu’en cas de problème (incendie, ou autre incident), les services de secours, le plus souvent les pompiers, soient alertés par un téléphone urbain fixe. Mais la fin du RTC étant programmée pour bientôt, il devient urgent de trouver des alternatives techniques présentant les mêmes qualités. Le RTC présente plusieurs caractéristiques très avantageuses lorsqu’il s’agit d’alerter des secours :
- Un téléphone fixe analogique est auto-alimenté et n’a donc pas besoin d’une alimentation électrique externe pour fonctionner. Ainsi, en cas d’incendie par exemple, même s’il y a une coupure d’électricité, les secours peuvent être contactés.
- Les lignes RTC ne nécessitent pas de box Internet ou de routeur, elles ne présentent que rarement des défaillances, même temporaires.
La fin du RTC oblige par conséquent les professionnels, à faire le point sur l’ensemble des lignes fixes encore utilisées à ce jour dans leurs locaux, notamment dans : les systèmes d’alarmes, les dispositifs de détection incendie, les dispositifs de téléassistance, les équipements de télémesure, les Fax.
Lignes téléphoniques analogiques : quelles sont les limites du RTC ?
Le démantèlement du RTC s’explique par ses nombreuses limites technologiques qui le rendent inadapté aux besoins actuels. L’infrastructure, constituée de fils de cuivre déployés depuis le milieu du XIXe siècle, est devenue obsolète et extrêmement coûteuse à entretenir. Cette vétusté entraîne une vulnérabilité physique importante, avec des dégradations fréquentes dues aux vols de cuivre et aux intempéries, provoquant des interruptions de service répétées.
Sur le plan technique, le RTC ne peut offrir les hauts débits nécessaires aux usages modernes, contrairement aux solutions IP et à la fibre optique.
Ces contraintes techniques et économiques compromettent la fiabilité indispensable aux missions critiques comme les services de secours ou la téléassistance. Cette situation ne permet plus de garantir la sécurité des personnes et des biens, justifiant ainsi l’arrêt progressif du réseau sur la période 2023-2030.
La fin de l’ADSL et du réseau cuivre, c’est pour quand ?
Depuis la fin de l’année 2018, les conditions pour faire ouvrir une ligne analogique RTC se sont progressivement durcies.
Et depuis la fin de l’année 2021, l’activation d’une ligne RTC est impossible sur l’ensemble du territoire métropolitain et dans les outremers.
Cela ne signifie pas pour autant que les lignes RTC ouvertes avant cette date ne fonctionnent plus. Si elles demeurent toujours opérationnelles, la fin de l’ADSL est programmée en fonction des villes et des régions à partir de 2023. Le processus de désactivation des lignes RTC devrait durer jusqu’en 2030.
Fin du RTC en France : le calendrier indispensable
2018-2023 : fermeture commerciale
- 15 novembre 2018 : fin de commercialisation des nouvelles lignes RTC
- 15 novembre 2019 : arrêt création lignes T0/T2
- 2023 : début fermeture technique
2023-2030 : une fermeture technique progressive par zones géographiques
2023-2024 : des zones d’expérimentation
Finistère (29) : Douarnenez et environs
Morbihan (56) : Lorient et agglomération
Charente-Maritime (17) : Secteur de Royan
Haute-Garonne (31) : Communes périphériques de Toulouse
Nord (59) : Communes de l’agglomération lilloise
2024-2025 : la première vague de désactivation réseau téléphonique analogique
Bretagne : Extension depuis zones pilotes (29, 56, 35, 22)
Nouvelle-Aquitaine : Gironde (33), Pyrénées-Atlantiques (64)
Occitanie : Extension Haute-Garonne (31), Hérault (34)
Hauts-de-France : Extension Nord (59), Pas-de-Calais (62)
2025-2027 : la deuxième vague du démantèlement
Île-de-France : Paris (75), petite couronne (92, 93, 94)
Auvergne-Rhône-Alpes : Lyon (69), Grenoble (38), Saint-Étienne (42)
Grand Est : Strasbourg (67), Metz (57), Nancy (54)
Provence-Alpes-Côte d’Azur : Marseille (13), Nice (06), littoral
2027-2030 : phase finale
Zones rurales : communes < 5000 habitants
Zones montagneuses : Alpes, Pyrénées, Massif Central
Derniers îlots urbains : Centres-villes complexes
Outre-mer : DOM-TOM (calendrier adapté)
Bon à savoir : ce calendrier reste prévisionnel et peut évoluer selon les décisions de l’Arcep et les contraintes techniques rencontrées.
Qui est concerné par l’arrêt du RTC ?
De nombreuses entreprises se sont déjà emparées du problème, et ont identifié des solutions alternatives pour pallier la disparition des lignes analogiques.
Il peut s’agir par exemple de téléphones fixes équipés de carte SIM GSM, de routeurs 4G ou de Box Pro associées à des batteries autonomes, qui se déclenchent en cas de coupure d’alimentation électrique.
Le véritable enjeu aujourd’hui pour les professionnels, c’est encore de savoir quelles sont les lignes RTC encore utilisées dans leurs locaux, car les solutions IP ne constituent pas la seule réponse possible. Des solutions alternatives telles que les convertisseurs analogiques GSM présentent aussi l’avantage de ne pas avoir à intervenir directement sur les équipements actuellement déployés.
Les lignes RTC sont partout : on les trouve encore dans les services de secours, de téléassistance, chez les médecins, où la télétransmission d’actes médicaux à la sécurité sociale s’effectue via des terminaux connectés à des lignes RTC, mais aussi dans le monde de l’entreprise avec les machines à affranchir. C’est le cas aussi dans les ascenseurs, ou encore sur les réseaux autoroutiers où les bornes de secours, disposées tous les 2 kilomètres.
Lorsque l’arrêt définitif des lignes RTC sera effectif, il faut s’attendre à un risque réel d’indisponibilité d’un certain nombre d’équipements. Les entreprises et les collectivités doivent donc anticiper.
Quel est l’impact de l’arrêt du RTC pour les entreprises ?
L’arrêt du RTC aura un impact limité pour les entreprises qui se sont dotées de solutions de téléphonie sur IP depuis déjà plusieurs années. Pour les professionnels qui ne se seraient pas encore orientés vers les solutions IP en revanche, il faut agir sans délai et envisager les alternatives (Centrex IP, Trunk SIP, etc.) pour assurer la continuité de la téléphonie fixe d’entreprise.
Les solutions de voix sur IP proposées par la division Entreprises de Bouygues Telecom
Le softphone
Avec le Softphone, vos collaborateurs peuvent installer une application qui met à leur disposition l’ensemble des fonctionnalités indispensables en matière de téléphonie d’entreprise. Messagerie, conférence à plusieurs, accès à l’annuaire interne, visibilité sur l’emploi du temps de chacun, etc… le softphone est un programme tout-en-un qui garantit une joignabilité optimisée à toutes les équipes qui ont besoin de s’engager sur une dynamique collaborative.
Le Trunk SIP
Parmi les solutions de voix sur IP que nous vous proposons, vous trouverez également le Trunk SIP. Ce service de connectivité transporte la voix sur des canaux IP, mais pas seulement ! En raccordant votre PBX à notre solution BSip, vous pouvez associer votre téléphonie fixe avec Microsoft Teams en toute simplicité.
Le SD-Wan
Miser sur le tout IP pour les activités de vos collaborateurs impose l’excellence de la connectivité. La gestion de la bande passante devient une priorité absolue. Le transport de la voix (mais aussi de la vidéo) exigent un pilotage rigoureux des débits de connexion. Avec le SD-Wan (Software Defined Wide Area Network), vous serez en mesure d’affecter la bande passante de vos liens Internet en fonction des besoins de votre organisation et de vos équipes en définissant les flux de données essentiels, pour garantir une qualité de service optimale en toutes circonstances.
Ce qu’il faut retenir
- Le réseau cuivre vieillissant devenait trop coûteux à maintenir face aux solutions IP plus performantes.
- Le démantèlement du réseau RTC est progressif. Après un arrêt total de la commercialisation de ces lignes depuis 2021, la fin du RTC est programmée entre 2023 et 2030.
- Les systèmes critiques concernés : alarmes, ascenseurs, téléassistance, bornes de secours et terminaux de paiement.
- Les alternatives au RTC sont nombreuses : téléphonie IP, Trunk SIP, softphone ou solutions mobiles pour garantir la continuité des services.